Chaque jour, les professionnels du TAP, appelé taxi médical ou taxi conventionné, sont en contact direct avec la maladie. Ils jouent un rôle essentiel dans l’accompagnement des patients. Ils sont souvent le premier et le dernier contact lors de ces rendez-vous médicaux. Quels sont les difficultés rencontrées par le taxi conventionné ? Comment concilier service et bien être ? Explications.
Qu’est-ce qu’un taxi médical?
Un taxi conventionné signe une convention auprès de l’Assurance Maladie. Cet accord lui donne l’autorisation d’effectuer des courses médicales en plus des courses standard. En échange d’un bon de transport, le transport sanitaire prend en charge des patients. Les courses sont remboursées par la Sécurité Sociale à hauteur de 65% ou 100%. Ce service est apparu suite à une forte demande que les ambulances ne parvenaient plus à honorer. Généralement, les personnes à mobilité réduite ou celles nécessitant des soins médicaux réguliers, tels que les dialyses, séances de radiothérapie, chimiothérapie ou consultations spécialisées, bénéficient d’un transport conventionné. Le terme taxi médical est un abus de langage.
Le rôle du taxi conventionné dans le parcours de soin
Dans le parcours de soin d’un patient, le taxi conventionné joue un rôle bien plus significatif que le simple fait de le conduire d’un point A à un point B. Il devient un véritable allié, permettant à ces personnes de suivre l’entièreté de leur traitement dans les meilleures conditions. Le chauffeur de transport sanitaire joue un rôle social auprès de ses patients qui sont parfois isolés par la maladie. Dans le cas de soins médicaux réguliers et de courses en séries, chauffeurs et patients tissent un lien. A la frontière entre le professionnel, la compassion et l’affectif, le taxi conventionné s’implique émotionnellement dans son travail.
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La confrontation quotidienne à la maladie : réalités et défis
Il ne suffit pas de se renseigner. Seul les taxis conventionnés peuvent témoigner de leur ressentit sur le terrain.
Patrick, un chauffeur de taxi conventionné depuis plus de 10 ans : « Il ne s’agit pas seulement de conduire, mais aussi d’être là pour mes passagers », partage-t-il. « Certains jours sont plus difficiles que d’autres, en particulier lorsque l’on transporte des patients dont l’état de santé se dégrade. Nous ne sommes pas formés comme les professionnels de santé, mais nous nous retrouvons parfois à offrir un soutien émotionnel sans lequel certains patients auraient du mal à faire face à leur journée. »
Ou encore Anne, qui conduit un taxi conventionné depuis cinq ans. « Je me suis retrouvée à apprendre sur des maladies que je ne connaissais même pas avant, comme l’hépatite C. Il est difficile de ne pas être touchée lorsque l’on voit à quel point la maladie peut affecter la vie des patients. »
Les défis émotionnels liés à la confrontation à la maladie en tant que taxi médical
Conduire un taxi médical signifie être confronté quotidiennement à la souffrance humaine. Les conducteurs peuvent se retrouver à absorber une part du stress et de l’anxiété de leurs passagers. La charge émotionnelle peut être lourde, en particulier lorsqu’ils transportent des patients réguliers. Ils suivent le parcours de soin sur le long terme et un lien fort peut se créer. Il est donc important que les taxis conventionnés aient accès à des ressources pour gérer les défis émotionnels et psychologiques de leur métier. L’empathie et l’écoute active sont des compétences précieuses, mais elles peuvent aussi être éprouvantes. Sans oublier que les chauffeurs sont très souvent gérant de leur entreprise; ce qui les oblige à assumer plusieurs tâches chronophages tout au long de la journée. Des logiciels tel que Caree viennent soulager ce point et allègent la charge mentale des taxis conventionnés.